Le problème avec les modes, c'est que tout le monde veut s'y mettre et franchement parfois avec un résultat désastreux. Devant le rayon de la librairie, je me suis trouvé face à un dilemme, acheter ou pas ce livre d'un espagnol avec une pochette très similaire au genre dans son entier.
Non pas que je méprise la littérature espagnole mais il faut reconnaître qu'en matière de zombies, ce n'est pas ça et que beaucoup d'auteurs mineurs français se jettent sur les modes ne pouvant vivre d'une autre forme de littérature. Ce qui m'a convaincu: l'auteur a la côte dans le genre en Espagne il est même de façon exagérée, qualifié de Stéphen King espagnol; faut reconnaître que les espagnols depuis quelques années ont donné du très bon en terme de film d'horreur/épouvante et que probablement ça pouvait se retrouver dans la littérature.
Bref, j'achète.
Donc tout commence par la vie quotidienne d'un avocat dans une banlieue plutôt cossue. Sa vie semble réussie matériellement mais il a perdu sa femme depuis quelques années et ne s'en remet pas vraiment. il tient un blog pour raconter sa vie et dire ce qu'il a sur le coeur. Puis des événements se multiplient. Un incident dans une ex république soviétique marque la presse mondiale. De là, les faits s'accélèrent, un virus s'est échappé.
Le premier atout du roman est que l'on ne rencontre les zombies, l'infection et tout ce qui va avec qu'assez tard. On suit avant tout la chronique d'un événement dans la presse, le manque d'informations, la réaction des politiques. c'est plutôt bien vu et si souvent trop rapidement traité dans les autres ouvrages. car en cas de virus de ce genre, la presse serait évidemment une fenêtre merveilleuse à analyser.
Puis le virus parvient à toucher l'Espagne. L'auteur Manel Loureiro connaît très bien la Galice, région où il situe son aventure. Pour être honnête j'ai adoré, l'aspect géographique de l'ouvrage. on découvre une région sans descriptions interminable comme si, suivant le héros, on était des habitués. il y aurait des études à faire sur la géographie en cas de virus de ce genre.
Bref, je m'éloigne du propose. on suit donc cet avocat de héros de sa banlieue cossue qu'il finit par être obligé de quitter, sa volonté de survivre qui croît avec les événements. Le roman est plutôt très rythmé, au gré bien sûr des zombies, mais surtout au gré des évolutions du héros. on est même pas surpris lorsqu'il se retrouve sur un navire ukrainien en proie à des marins plus proches de mafieux.
c'est là le talent de l'auteur, tout est très vraisemblable. le héros n'est pas un as de la gâchette, c'est un européenne, comme tout le monde, pas doué pour les armes, qui doit s'adapter.
Ca change de la littérature américaine où forcément les armes sont très présentes.
les zombies eux-mêmes sont classiques, ni lents ni rapides toutefois. l'auteur souligne d'ailleurs leurs difficultés motrices tout en rappelant qu'à cette vitesse ils parviennent à surprendre, pas le nombre, par leur silence...
J'ai trouvé le tout très rythmé, les personnages rencontrés par le héros très crédibles humainement et les différentes situations, parfois énormes il faut bien l'avouer, ne surprennent au final pas tant que ça, et tout semble très plausible. j'ai commandé la suite sans sourciller. on est bien en Europe, ce n'est pas une pâle copie d'un équivalent américain. D'ailleurs le roman se compose comme Chroniques de l'armageddon, par une succession de billet de blogs puis d'une carnet de notes, mais n'en est absolument pas une copie.
bref, une preuve que le genre est possible chez nous, j'ai hâte de voir ce que cela pourrait donner en France.
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