dimanche 28 juillet 2013

334

Dans les sous genre, il y a d'abord la science fiction.  Grand fana de la chose, j'en lis des tonnes. Mais comme je ne peux tout lire, je découvre parfois des nouveautés qui n'en sont pas. A l'occasion d'un prêt, je trouve, 334. Déjà le titre est étrange pour un bouquin de SF, pas de résumé en quatrième de couverture. Bref, je ne connais, pas, ça ne me dit rien du tout, donc il faut que je découvre.
Et là, la découverte est totale. Thomas Disch est un auteur assez hors norme dès le premier coup d'oeil sur le bouquin. Hors norme parce que ça date des années 1970 et que pas grand monde en a entendu parler. Hors norme par les thèmes évoqués et hors norme par le style.
34, c'est l'adresse d'un immeuble banal et commun. Mais surtout, c'est l'adresse d'un immeuble dans un futur qui pourrait ne pas être si lointain. La terre est sur peuplée. Imaginez un mode où les hommes enfantent à la place de leur femme s'ils le souhaitent, un monde où pour se faire un peu d'argent, des employés de la morgue sont prêts à vendre des cadavres, un monde où le mariage entre femmes est normal, un monde où la vie virtuelle est tout aussi importante que la vie réelle, un monde où le droit d'enfanter est lié à votre quotient intellectuel.
Alors, vous vous direz, ben c'est aujourd'hui ou presque, ou c'est très hippie le truc selon votre idéologie de départ. Ben voilà, le genre de science fiction que propose le recueil de nouvelles 334. Un futur qui pourrait très bien être notre présent.
Bon d'accord c'est très marqué seventies, ça sent l'amour libre, la marie-Jeanne et tout et tout.
Mais voilà, c'est un genre de SF très marquant par son réalisme, son pessimisme aussi. Attention ici, pas de héros, pas de anti héros, juste des gens qui vivent comme ils le peuvent, ou ne le peuvent pas d'ailleurs.
C'est assez excellent à lire mais étrangement, cela ne donne pas envie de lire un autre ouvrage de l'auteur dans l'immédiat.
Une sorte d'extra terrestre de la SF entre Fanrenheit 4551 et  Soleil vert mais dans un monde flower power.
Très bon mais très étrange.

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